|
|||||
Edouard
de Max
La
carrière d'Edouard de Max est celle d'un monstre sacré.
Il joue sur toutes les scènes, populaires ou d'avant-garde. Il
est au Théâtre de la Porte Saint-Martin, dans Electra
de Benito Perez Galdos (1904) ou dans
Notre Dame de Paris que Paul Meurice
a adapté de Victor Hugo (1907).
Il collabore au Théâtre de l'Oeuvre de Lugné-Poe
pour Herakléa d'Auguste
Villeroy (1896), Le Cloître d'Emile
Verhaeren (1900) ou Le Roi Candaule d'André
Gide (1901). Il travaille régulièrement aux côtés
d'un autre monstre sacré, Sarah Bernhardt.
Au Théâtre Sarah Bernhardt, il joue dans Théroigne
de Méricourt de Paul Hervieu
(1902), est le duc de Reichstadt dans
L'Aiglon d'Edmond Rostand
( reprise de 1902). On le trouve aussi dans Werther
de Decourcelle et Crisafulli
(1903), La Sorcière de Victorien
Sardou (1903), Angelo tyran de Padoue de
Victor Hugo (1905), Adrienne
Lecouvreur (1907)
Et, comme on l'a vu dans Prométhée
aux Arènes de Béziers en 1901, on le voit dans
Andromaque où il est Oreste, dans Polyeucte
où il joue le rôle titre (1903). Dès 1908, il est au cinéma, ici encore dans plusieurs registres. Après Macbeth de Stuart Blackston (1908), il tourne avec Sarah Bernhardt La Tosca de Charles Le Bargy (1909), Polyeucte de Camille de Morlhon (1910), Athalie d'Albert Capellani et Michel Carré (1910), Les Trois Mousquetaires d'André Calmettes (1912), Le Masque d'horreur d'Abel Gance (1912), L'Ami Fritz d'Hervé Hervil (1920). Henri Diamant-Berger l'appelle pour Les Trois Mousquetaires (1921), Vingt ans après (1922), Les Mauvais Garçons (1922), Milady (1923). Par jeu, de Max cultive l'exubérance, ne fume que des cigarettes à son nom ou aime à se blottir, l'hiver dans sa voiture, sous des couvertures de loutre bordées de renard argenté. Artiste, il joue de sa renommée pour révéler les créateurs d'avant-garde. Acteur, il désapprouve la naïveté de ces décors artificiels qui éloignent de la réalité de la vie, jusqu'à prélever parfois sur son mobilier de quoi masquer certains fonds de scène sommaires ou approximatifs. Cette Question des décors fait d'ailleurs l'objet d'un article qu'il publie dans Le Printemps des lettres en avril 1911. Volontairement
en marge de toute tradition, Edouard de Max laisse l'image d'un comédien
magnifique, au visage finement dessiné encadré d'une épaisse
chevelure noire aux mèches rebelles, à la voix exceptionnelle
dont les sonorités, teintées d'accent roumain, cherchent
une région intermédiaire entre le lyrisme et le chant,
au jeu corporel puissant et vrai, à l'intelligence volontiers
railleuse. Bibliographie :
©Catherine Faivre-Zellner |
|||||