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Sainte-Croix, Camille de

Camille de Sainte-Croix en 1905
(photographie de Paul Boyer)

 

------Né à Paris le 5 octobre 1859, fils du mathématicien Jacques de Sainte-Croix et de Caroline Choveton de La Chanterie, Camille de Sainte-Croix fait ses études au Lycée Fontanes, puis au Collège des Ecossais, où il suit les cours de philosophie de Paul Bourget.
A l'âge de 15 ans, il donne La Nuit Mythologique, pièce en un acte et en vers, représentée à l'ancien Théâtre Cluny, situé au n° 71 du boulevard Saint-Germain.


Après l'obtention de son baccalauréat, en 1877, il collabore au journal radical Le Réveil d'Armand Duportal aux côtés de Léon Cladel, puis au Gaulois, où il signe des chroniques. En 1878, il fait partie des Hydropathes fondés par Goudeau et collabore aux éphémères revues du Quartier Latin. Licencié en droit, il est rédacteur au ministère de l'Intérieur puis à la Division de la comptabilité du ministère de l'Instruction Publique (en 1878), où il se lie d'amitié avec ses collègues Léon Dierx, Henry Roujon, Léonce de Larmandie, Fabre des Essarts et surtout Germain Nouveau, dont il conserva longtemps les manuscrits originaux de "La Doctrine de l'Amour" et des "Valentines". Rappelons que le sonnet " Musulmanes " lui est dédié. Il fréquente le salon de Nina de Villard, rue des Moines, en compagnie de Villiers de L'Isle-Adam, Léon Dierx, Germain Nouveau et Augusta Holmès.

En 1883, on le retrouve, à la Maison de Bois, 139, rue de Rennes, chez les Zutistes de Charles Cros et parmi les habitués du Chat Noir. En 1885, il publie son premier roman, La Mauvaise aventure, récit très partiellement autobiographique qui se voulait être une sorte de manifeste de l'Ecole Romanesque. La même année, il tente de publier une revue avec ses amis Paul et Victor Margueritte, Maurice Barrès et Laurent Tailhade : mais le projet n'aboutit pas. A partir de 1885, il publie plusieurs poèmes au Chat Noir. En 1886, il est de la petite équipe de l'éphémère Symboliste de Gustave Kahn. On le retrouve au même moment rédacteur en chef de la revue Le Mirliton.


En 1887, il dédie son roman, Contempler, à Germain Nouveau : dans sa préface, il y prend violemment Zola à parti. Trois ans plus tard, il encensera ce même auteur dans les colonnes de La Bataille. Puis il donne des chroniques et des études au Figaro, notamment sur l'enseignement de l'Ecole Nationale des Beaux-Arts. A partir de 1889, il crée au quotidien La Bataille, du communard Lissagaray, les Lundis artistiques et littéraires, pages qui lui procurent une grande notoriété et dans lesquelles il exprime des idées résolument socialistes.
Ses prises de position anti-boulangistes lui attirent duels et procès. La série d'articles intitulée " Nos Farceurs " qu'il y publiera, conduira à sa révocation de la fonction publique.


Dès cette époque, il est parmi les fondateurs des premières Universités Populaires. En 1890, il collabore à La Revue d'Aujourd'hui de Tola Dorian. En 1891, il entre à L'Echo de Paris, où il publie son roman, Double Mère. En 1891, il donne à L'Eclair son roman d'aventures, Amour de Vierges. Le 18 décembre 1892, il prend la direction d'un nouveau quotidien politique intitulé La Révolution. Entouré d'Henry Leyret et de René Barjean, il parvient à attirer les collaborations d'Emile Bergerat, Tola Torian, Charles-Henri Hirsch, Jules Méry, Eugène Ledrain, Jean Jullien ou encore Emile Goudeau. Mais ce quotidien politique, de tendance socialiste, qui semble avoir été mis sur orbite uniquement pour faire campagne contre les personnalités ayant trempé dans le scandale de Panama, n'aura qu'une brève existence : il cessera de paraître quatre mois plus tard, le 17 avril 1893.


Sainte-Croix passe alors au Journal de Xau pour y donner des contes et des chroniques. En 1894, il publie ses fameux Cent Contes secs chez Ollendorff : si l'ensemble du recueil est dédié à son ami Emile Bergerat, chaque texte a pour dédicataire un littérateur de sa connaissance. Coquelin cadet les interprétera, tandis que Mallarmé les recommandera aux amateurs. Dès octobre 1898, il écrit dans La Volonté de Franklin-Bouillon. En 1900, il publie Pantalonie, un curieux roman à la fois fantastique et plein d'humour. Il collabore alors à La Revue Impressionniste, au Mercure de France, à la Revue Blanche et à la Revue Théâtrale.

Collaborateur, depuis 1897, de La Petite République de Gérault-Richard, il est successivement chargé de la critique littéraire et de la critique dramatique et musicale, succédant ainsi à Henry Bauër. Il y publiera même un roman, Neiges Fleuries, en 1906, ainsi que des contes exotiques.
Le 21 novembre 1901 il fonde l'hebdomadaire satirique Le Pied de nez. Illustré par Willette, cette publication cesse de paraître en février 1902. Il donne également des articles de critique d'art au Gil Blas, au Petit Journal et à la revue Art et Travail. En outre, on peut lire sa signature dans La France et à L'Hexagramme de son ami Laurent Savigny.


A partir de 1910, il collabore régulièrement à Paris-Journal, quotidien fondé par Gérault-Richard. En 1911 il est de l'équipe de La Plume ressuscitée par René Le Gentil.
Parallèlement à son activité journalistique, Camille de Sainte-Croix fonde et dirige la Compagnie Française du Théâtre-Shakespeare qui se fixe pour objectif de donner la totalité de l'œuvre shakespearienne dans sa traduction intégrale. C'est ainsi qu'il traduira et mettra en scène, pour la première fois, à Paris : Troïlus et Cressida, Cymbeline, Comme il vous plaira, Conte d'Hiver, Le Songe d'une Nuit d'Eté, Les Joyeuses Commères de Windsor, Beaucoup de bruit pour rien, La Tempête etc.
Auteur, en 1905, d'un projet de théâtre populaire adopté par la Chambre des Députés et créateur de leçons-promenades dans les galeries du musée du Louvre, il fonde avec le peintre Claude Bourgonnier la " Ligue des Parisiens de la Seine ".
Il meurt à Paris le 29 septembre 1915.

 

->Œuvres de Camille de Sainte-Croix

La Nuit Mythologique, pièce en un acte et en vers, 1874 représentée à l'ancien Théâtre Cluny. Non répertorié.

La Mauvaise aventure, histoire romanesque
Paris : E. Giraud, 1885, 317 p., BnF : MFICHE 8- Y2- 8975 et en ligne sur Gallica NUMM-64542.

Contempler, roman, Paris : A. Savine, 1887 In-18, 310 p. BnF : MFICHE 8- Y2- 40531 et
en ligne sur Gallica NUMM- 68627

Emile Goudeau, (in Les Hommes d'Aujourd'hui, n° 364) Paris, Vanier, (1890) BnF Richelieu - Arts du spectacle: 4-RF-43125

Moeurs littéraires. Les lundis de "la Bataille" (1890-91) Paris : A. Savine, 1891
In-18, 369 p. MFICHE 8- Z- 12242 et en ligne sur Gallica NUMM- 96250

Double Mère, roman, 1891. Non répertorié.

Amours de vierges, roman, 1891. Non répertorié.

Cent contes secs... Paris : P. Ollendorff, 1894 In-18, 378 p. MFICHE 8- Y2- 48927
En ligne sur Gallica NUMM- 37294

Manon Roland, 5 actes en vers, représentée à la Comédie Française en 1896, écrit avec Emile Bergerat. Non répertorié.

Les Otages d'Attila (Gautier d'Aquitaine, Hagen de Worms, Ilda la Burgonde). La Burgonde, opéra en 4 actes et 5 tableaux de Emile Bergerat et Camille de Sainte-Croix. Musique de Paul Vidal, Paris, Choudens fils : 1898, 92 p., Opéra, 23 décembre 1898
Richelieu - Arts du spectacle : 8-RF-71976

Cent chansons nouvelles de Jean-Baptiste Clément, préface de Camille de Sainte-Croix, La Petite République, 1898, 216 p. Non répertorié.

Noir, Blanc, Rose, un acte, en vers, 1899. Non répertorié.

Pantalonie, Paris : Éditions de la Revue blanche, 1900, 369 p. BnF : MFICHE 8- Y2- 5220 et en ligne sur Gallica NUMM- 37293

Les Fiancés d'Enguelbourg, 5 actes en vers, 1900. Non répertorié.

Histoire d'alcôve, roman passionnel orné de nombreuses illustrations photographiques d'après nature Paris : Offenstadt frères, 1901, 266 p., Collection Orchidée. BnF : MFICHE 8- Y2- 53005

Le Justicier, opéra en 3 actes, avec Henri Signoret, musique de Léon Honnoré, 1901. Non répertorié.

Dans la vie, par Steinlen, cent dessins en couleurs. Avant-propos de Camille de Sainte-Croix Paris : P. Sevin et Rey, 1901, VIII p., 100 pl., Édition H. Piazza. BnF : 8- LI3- 955 et SMITH LESOUEF R- 6303

Armide et Gildis, drame en vers, en 5 actes et 6 tableaux... Donné pour la première fois à l'Odéon, le 26 novembre 1904, Paris : Librairie générale, (1904), 256 p. BnF : MFICHE 8- YTH- 31068 en ligne sur Gallica NUMM- 37292
(Cf. Recueil factice de programmes et d'articles de presse sur Armide et Gildis de Camille Sainte-Croix. Richelieu - Arts du spectacle : 4-RF-71978.)

Édouard Manet, par Camille de Sainte-Croix Paris : H. Fabre, 1909, 31 p.,
in Portraits d'hier, 1ère année, n° 19, 15 décembre 1909. BnF : 8- G- 8872

Elle et Eux, pièce en un acte, en vers, représentée vers 1888 au Cercle Funambulesque, publiée dans L'Hexagramme de mars 1914 (pp. 27-32) & mai 1914 (pp. 41-48). BnF : 8- RF- 71980

L'amour à Bergame, comédie en 4 actes, joué pour la première fois à la Comédie-Royale, le 3 février 1914. Non répertorié (cf Recueil factice d'art. de presse sur L'amour à Bergame,
3 ff., Richelieu - Arts du spectacle : 8-RF-71979)

 

->Préfaces de Camille de Sainte-Croix

Deux forces, par Félix Pagand, drame en 5 actes. Préface de Camille de Sainte-Croix
Paris : G. Jacques, 1903 In-18, 190 p. BnF : 8- YTH- 30600

Chroniques d'art, par Henry Hamel, Notice par Camille de Sainte-Croix. Paris : A. Lemerre, 1905 In-18, 330 p. BnF : MFICHE 8- V- 31689

L'Autre chemin, 1 acte, en vers...par Edouard Massé, Préface de Camille de Sainte-Croix
Paris, éd. de "l'Echo dramatique" : 1908, 38 p. - Richelieu - Arts du spectacle 8-RF-66054


->Catalogues d'exposition

Exposition Jean-Paul Dubray. Paris, Maison d'art septentrional, 9-20 mai 1913.
Paris, 9, rue Dupuytren In-16, 15 p., fig. Introduction par Camille de Sainte-Croix BnF : 8- V- 4599

Catalogue du peintre Paul Vogler (1852-1904). Non répertorié.

Catalogue du peintre Claude Bourgonnier. Non répertorié.



->Voyages

A travers le Warwickshire, le North Wales, le district des lacs anglais, l'Irlande et l'Ecosse (London and North Western Railway). Non répertorié.


->Divers

Ministère de l'Instruction publique, des beaux-arts et des cultes. Sous-secrétariat d'état aux beaux-arts. Commission consultative des théâtres. 1re sous-commission chargée de l'examen des projets de création de théâtres populaires. Rapport de M. Henri Turot,... sur le projet de M. Camille de Sainte-Croix relatif à une création de théâtre populaire
(Paris, Impr. nationale : 1905.), 23 p., BnF : 8-YF PIECE-544.

Ministère de l'instruction publique, des beaux-arts et des cultes. Sous-secrétariat d'Etat des beaux-arts. Commission consultative des théâtres populaires. 2e sous-commission. Rapports de MM. Eugène Fasquelle, Jules Rateau, Georges Bourdon, Lucien Millevoye, J.-M. Gros, Camille de Sainte-Croix, Catulle Mendès
(Paris,), Impr. nationale : 1905, 68 p. BnF : 8-LF242-177. Richelieu - Arts du spectacle : 8-RJ-4696

Programmes des représentations de la Compagnie française du Théâtre Shakespeare Camille de Sainte-Croix. Extrait de : La Poétique, revue du monde poétique
(S. l.), 1909-1910 75 ff., Richelieu - Arts du spectacle : 4-RE-8481


->Livres annoncés en 1885

Le Roi Gupor (ce titre est celui que devait avoir Pantalonie)
Mœurs littéraires : nos farceurs (ce titre deviendra : Mœurs littéraires. Les Lundis de La Bataille)


->Pour en savoir autant que nous sur Camille de Sainte-Croix :

Mostrailles, La mauvaise aventure, in Lutèce du 20 décembre 1885

Paul Margueritte in Le Mercure de France d'août 1891, pp.65-69

Henry Gauthier-Villars, "La Burgonde"in La Revue Encyclopédique du 28 janvier 1899, pp.69-71
Henri Degron, Pantalonie, in La Plume du 1er juillet 1900

Paul Souday, "Armide et Gildis" in La Revue Universelle de janvier 1905, pp.9-10.

Les Archives biographiques contemporaines - revue mensuelle analytique et critique des hommes et des œuvres ", 5e série, pp.41-43.

 

Merci à Bruno Leclercq et à Vincent Maisonobe pour leurs indications.

© Gilles Picq