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Bossanne, Henri

_______Né le 5 janvier 1851 à Clérieux (Drôme). Fils de carrier, il suit les cours de l'Ecole des Beaux-Arts de Lyon, où, dans la section sculpture, il a comme professeur le sculpteur d'inspiration religieuse, Charles Dufraine, qui deviendra son ami.
Engagé dans les Mobiles en 1870, il sert sous les ordres du capitaine Charles-Ange Laisant. Démobilisé, il travaille comme sculpteur à la décoration de l'église de Lalouvesc (Ardèche), pour l'architecte Pierre Bossan (1814-1888), bâtisseur de la nouvelle basilique de Notre-Dame de Fourvière. Le 5 août 1875, il épouse, à Lalouvesc, Mlle Vacheresse qui lui donnera six enfants. En 1880, il abandonne la sculpture et entre dans l'Administration des Postes, où sa première affectation le fixe à Saint-Félicien (Ardèche). Son passage à ce petit bureau de poste lui inspirera, plus tard, son roman, " Mademoiselle Rondecuir ".
La même année, il fait paraître à Vienne, chez E.-J. Savigné, une plaquette de vers violemment anticléricaux, d'inspiration nettement maçonnique, intitulée " Le Franc-Maçon ". Et il annonce à paraître deux titres : " Les dieux de la fange, poésies satiriques anti-cléricales " et " Révélations sur La Louvesc ", qui seront à l'origine des deux ouvrages : " La Plainte du paria, poésies ", paru en 1885 chez Savigné et " Mademoiselle Rondecuir ". En 1886, il est distingué aux très académiques Jeux Floraux. Il le sera à nouveau en 1890.
En 1887, Léon Vanier lui édite deux recueils : " Fleurs Sauvages " et " Les Ephémérides ". Ce dernier recueil s'enorgueillira d'une préface de Jules Simon. En 1888, il quitte les Postes et entre comme directeur des éditions à l'imprimerie Royer d'Annonay. Il collabore à diverses revues et, en particulier, il aurait dirigé Les Guêpes Normandes avec Eugène Longuet et Léon Berthaut au cours de l'année 1888.
En mars 1889, il fonde Les Annales Gauloises, à Annonay, avec son ami Henry Cormeau (1866-1929). Lié à Léon Deschamps, il figure parmi les premiers collaborateurs de La Plume, revue imprimée également à Annonay, chez Royer. Il y publie notamment son poème intitulé " Le Gouffre ", dédié à Verlaine, dans le n°7 du 15 juillet 1889. Sa présence sera, plusieurs fois, mentionnée aux fameuses soirées de La Plume entre 1889 et 1892.
En juin 1890, c'est tout naturellement à son imprimeur, Bossanne, que Léon Deschamps confie le soin d'imprimer " Dédicaces " de Verlaine, pour le compte de la Bibliothèque artistique et littéraire (les éditions de La Plume).

En octobre 1890, Henri Bossanne quitte Annonay pour Besançon, où il dirige une imprimerie, 19, rue Ronchaux, nouveau siège des Annales Gauloises. L'imprimerie se doublera d'une maison d'édition spécialisée dans le régionalisme franc-comtois et surtout dans les ouvrages religieux ! En 1892, on rencontre sa signature dans le Journal de Charleroi.

Associé à M. Michel, il transfère son imprimerie à Lons-le-Saunier en 1912 ; puis fonde une éphémère maison d'édition à Paris en 1913, qui stoppe son activité à la déclaration de la guerre. Domicilié à Paris, tandis que sa famille était demeurée dans le Jura, il tenta, tant bien que mal de subsister de sa plume. Recueilli par son ami, l'apôtre de la cause libertaire, Sébastien Faure, au sein de son école-orphelinat de " La Ruche ", au Pâtis, à Rambouillet, Henri Bossanne mourut à l'hôpital le 5 octobre 1916. Inhumé au cimetière de Bagneux, sa tombe n'existait déjà plus en 1949. L'imprimerie que Bossanne avait fondé à Besançon fonctionnera jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale, sans doute reprise par ses fils.


Œuvres d'Henri Bossanne :

  • Le Franc-Maçon : Vienne : E.-J. Savigné, 1880, In-8°, 12 p. Cote BNF : YE- 38994
  • La Plainte du paria, poésies, Vienne : E.-J. Savigné, 1885, In-8° , 43 p.
    Cote BNF : 8- YE PIECE- 1173
  • Les Ephémérides, poésies, avec une préface par M. Jules Simon, 12° , Paris, Léon Vanier, 1887.Bibliothèque municipale. Section d'études et d'information. Grenoble, Isère : Cote et fonds L.1088, Dauphinois.
  • Fleurs Sauvages, Léon Vanier, 1887. Pas d'exemplaire localisé.
  • Le Peuple. Préface par Charles Buet, Paris, V. Retaux et fils, 1892 In-16, 228 p. En ligne sur Gallica ou MFICHE 8- YE- 3246
  • Mademoiselle Rondecuir, roman Paris, L. Labbé, 1892 In-16, 218 p.
    Cote BNF : MFICHE 8- Y2- 45794


* Notice réalisée grâce aux informations recueillies dans M.-A. Chevalier-Bossanne (petite fille d'Henri Bossanne) : " Un postier, ami de Verlaine, Henri Bossanne ", in Bulletin de la société littéraire des PTT, N°16, 15 novembre 1949, pp.7-10.
Nous adressons ici nos plus vifs remerciements à Madame Marie-Claire Waille, Conservateur de la Bibliothèque municipale de Besançon.

©Gilles Picq