Le
reporter de l'occultisme, le poète et le féministe de
la belle époque

Jules Bois (à
gauche) en compagnie de Joris-Karl Huysmans
-----Jules
Bois est né le 29 septembre 1868 à Marseille et décédé
le 2 juillet 1943 à l'hôpital français de New York.
Il a vécu dans une époque que l'on disait belle, insouciante
et légère, où les arts et les lettres embellissaient
le tout-Paris.
Avant de rejoindre en 1888 Paris, capitale culturelle du monde et qui
écrasait de sa renommée toutes ses rivales, Jules Bois
s'était mêlé à la vie littéraire marseillaise,
avec notamment : l'historien socialiste Jean Lombard
; Eléazar Rougier, le féministe
attendri et morose du Gynécée et du Naufrage d'amour ;
Paul Rozaire, qui ciselait de rutilants
poèmes à la gloire de Monticelli
; Paul Guigou ; le poète Albert
Jounet (1863-1923) ; Gabriel Mourey
(1865-1943) ; Raoul Pascalis
A Paris, Jules Bois est enrôlé en tant que secrétaire
particulier de Catulle Mendès (1841-1909),
le " sergent recruteur " disait de lui Léon
Daudet (1867-1942). En parallèle, Jules Bois fréquente
les nouvelles mouvances occultistes parisiennes de la Belle Epoque et
rencontre Papus (1858-1916), fondateur
d'une prometteuse revue ésotérique et intitulée
L'Initiation ; Stanislas
de Guaita (1861-1897), grandiose occultiste et fondateur d'une
Rose-Croix Kabbalistique ; L'excentrique Péladan
(1858-1918), dit le sâr Mérodack
depuis sa fondation d'un ordre catholique rosicrucien et de son tapageur
salon artistique ; Jules Doinel (1842-1902),
qui naviguait entre un catholicisme romain et une gnose sur fond de
catharisme....
Il s'intègre aussi dans le salon parisien de Lady
Caithness, duchesse de Pomar (1830-1895),
théosophe chrétienne et ardente féministe. Jules
Bois faisait ainsi la connaissance de l'abbé Paul
Roca (1830-1893), un prêtre socialiste en butte avec les
autorités de Rome et qui prônait " tambour battant
" un christianisme ésotérique, puis de René
Caillié (1831-1896), fils aîné du célèbre
explorateur René Caillié
(1799-1838) et l'un des premiers membres d'une naissante " Société
Théosophique " (1875) en France.
En 1889, alors que Jules Bois venait de participer à la fondation
de l' " Ordre de L'Etoile " d'Albert
Jounet, il se lie d'amitié avec le romancier Joris-Karl
Huysmans (1848-1907). Leur relation indéfectible n'échappa
pas à l'écrivain et journaliste catholique Charles
Buet (1846-1897) :
" Il n'a qu'un seul ami, ce qui n'est pas assez
c'est l'ami
littéraire, du reste le plus sûr. Le sien est Joris-Karl
Huysmans, qui est le mien aussi
Bizarre association que
celle de cet épervier du Nord et cette mésange du Midi.
Les extrêmes se touchent ".
Parallèlement, Bois amorce sa collaboration à une revue
symbolique belge, La Wallonie (1889-1891) d'Albert
Mockel (1866-1945), puis, sous la houlette de Huysmans,
fait dans la Revue politique et littéraire (sous
titrée Revue bleue) un article remarqué
sur "Villiers de l'Isle- Adam et L'Occultisme moderne" (8
mars 1890, n°45). Dans la foulée, il amorce, sous la recommandation
de Jean Lorrain (1855-1906), sa collaboration
au Courrier Français, puis tient régulièrement
et durant une année la " chronique de Paris " à
un hebdomadaire marseillais, Le Passant.
A partir de juin 1890, Bois assure pour cinq années consécutives
les chroniques littéraires et artistiques de la revue
L'Etoile de René Caillié
et d'Albert Jounet (1863-1923). Tout en
faisant par ailleurs, pour le compte de " La Fraternité
de l'Etoile ", des conférences à Paris sur l'occultisme,
parfois à Marseille pour le journal Le Passant,
Jules Bois fait connaître en juillet 1890 un drame initiatique,
Les Noces de Sathan (chez Albert
Savine) et un dialogue ésotérique,
Il ne faut pas mourir (1891), qui sera diffusé chez le
libraire Edmond Bailly (1850-1916) dont
la boutique rue de la Chaussée-d'Antin, à l'enseigne de
" l'Art Indépendant ", voyait défiler tour à
tour des occultistes et des littérateurs liés au Mouvement
symboliste.
En 1892, Jules Bois écrit des articles à la revue mensuelle
L'Idée libre. Edouard
Schuré (1841-1926), Louis Ménard
(1822-1901), Gabriel Mourey et Maurice
Pottecher (1867-1960), pour ne citer qu'eux, y collaborèrent.
L'année 1893 s'inscrit dans les annales de l'occultisme français
comme une date mémorable, puisque Huysmans
et Jules Bois se retrouvèrent mêlés non seulement
à l'étrange affaire " Boullan
" mais opposés à la Rose-Croix parisienne. Sans nous
étendre sur cette grotesque affaire (voir l'ouvrage, premier
du genre, intitulé : Jules Bois (1868-1943), le
reporter de l'occultisme, le poète et féministe de la
belle époque, Arqa éditions) signalons que l'occultiste
Stanislas de Guaita demanda réparation
par les armes à Jules Bois et Huysmans.
Les exégètes de cette histoire connaissent la rétraction
de Huysmans mais n'ignorent pas aussi que
Jules Bois et Stanislas de Guaita s'affronteront,
sans aucun dommage corporel, au pré et par les armes classiques
de l'époque (pistolet et épée). L'histoire de l'occultisme
en France retiendra également le duel qui opposa, toujours pour
la même affaire, Papus et Jules Bois.
Signalons également un autre duel de Bois qui ne manque pas de
mordant, avec Catulle Mendès qui
se sentait tout simplement offensé parce que son ancien élève
avait publié dans le Gil Blas du 22 juin
1893 un article intitulé "La Fin d'un Messie".
Après l'affaire " Boullan ",
Jules Bois se désolidarise de L'Etoile
pour fonder avec Antoine de la Rochefoucauld et
Charles Couyba alias Maurice
Boukay (1866-1931) la revue Le Cur.
En 1894, année particulièrement dense en publications,
Bois fait paraître un drame ésotérique, La
Porte Héroïque du Ciel, agrémenté de
deux grands dessins de La Rochefoucauld
et d'un prélude musical d'Erik Satie
(1866-1925). En juillet de la même année un roman à
thèse et à l'intrigue intéressante, sur un petit
air de symbolisme et de féminisme voit le jour sous le titre
de L'Eternelle Poupée. Dans la foulée,
il sort son premier ouvrage sur l'histoire de l'occultisme de la Belle
Epoque, Les Petites Religions de Paris.
C'est vers cette période qu'il rencontre la célèbre
cantatrice Emma Calvé (1858-1944)
dont on connaît leur longue liaison parfois tumultueuse et qui
faisait parfois le délice des échotiers.
L'année 1895 est marqué pour Jules Bois par trois événements
majeurs. D'abord son accointance (avec Emma Calvé)
pour la philosophie de l'Orient et son dévouement pour un guru
indien qui répondait au nom de Swami Vivekananda
(1863-1902), puis son duel, mentionné notamment par
Le Mercure de France (juillet 1895), avec Laurent
Tailhade dit Tybalt (1854-1919),
et pour finir la publication de son enquête sur la sorcellerie
et intitulée justement Le Satanisme et la Magie,
ouvrage qui sera préfacé par son ami Huysmans
et qui par la suite fut par décret du 21 août 1896 mis
à l'index par le Vatican.
La thématique des écrits de Jules Bois durant l'année
1896-1897 sera principalement basée sur le " Féminisme
", ou " Féministe " selon le vocabulaire du 19ème
siècle. Il est vrai que le terme féministe s'imposa à
la fin du 19ème siècle. Autrement dit, l'émancipation
des femmes était pendant la Belle Epoque d'actualité et
que désormais le combat politique et idéologique devait
passer par la dénonciation des éléments culturels
sur lesquels était fondée la domination masculine. Le
militant féministe Jules Bois est naturellement présent
pour dénoncer cette hideuse forme de misogynie si profondément
ancrée dans la mentalité humaine. On notera, par exemple,
sa participation active au congrès féministe de Paris
(1896) et bien entendu ses uvres féministes, à l'image
de : La Douleur d'aimer, ouvrage en trois parties
dédié à ses amis Augustin-Thierry
Gilbert, Ralph Derechef et Pierre
Mille (1864-1941) ; L'Eve Nouvelle publiée
chez Léon Chailley où Bois
tente de montrer les rapports de la femme avec la société
pour ensuite étayer en termes mesurés l'affranchissement
de la femme ; La Femme inquiète (1897),
qui renforce les théories de l'Eve Nouvelle
et qui donne en appendice des réponses au journaliste et historien
Eugène Ledrain (1844-1910), au critique
littéraire Emile Faguet (1847-1916),
à Gaston Deschamps (1865-1921),
au poète et auteur dramatique François
Coppée (1842-1908), pour ne citer que ces noms.
En février 1897, Bois offre sa plume à la Revue
des femmes russes, une revue fondée pour les dames de
la haute société russe parisienne par Olga
de Bézobrazow. En septembre de la même année
on relève sa présence au " Congrès de l'humanité
" aux côtés de l'occultiste qui répondait du
pseudonyme de F. Ch. Barlet (1838-1921),
de Gabriel Delanne (1857-1926), un des
spirites les plus célèbres de son temps, de Georges
Martin (1844-1916), personnage bien connu pour sa lutte pour
l'émancipation des femmes et pour avoir secondé Maria
Deraismes (1828-1894) à la fondation du " Droit Humain
", un ordre maçonnique mixte. En parallèle, Jules
Bois est sollicité par le Président de la " Société
alchimique de France ", François Jollivet-Castelot
(1874-1937), qui était désireux d'établir, dans
sa revue L'Hyperchimie, une enquête impartiale
sur " l'Hermétisme populaire et la Théosophie ".
En 1898 les activités de Jules Bois se portent davantage sur
le théâtre. On le retrouve ainsi et durant la saison 1898-1899
à la Bodinière, aux côtés du critique dramatique
Francisque Sarcey (1827-1899), de Gustave
Larroumet (1852-1903), du journaliste Georges
Izoulet qui préfacera un ouvrage de Bois, puis chez les
" Odéoniens ", les habitués des planches du
théâtre de l'Odéon, qui ont notamment pour noms
Henry Fouquier (1838-1901) et Henry
Bérenger (1867-1952).
Par ailleurs, le journaliste Jules Bois rend populaire une " Messe
d'Isis ou néo-isiaque " que le tout-Paris venait alors voir
à la Bodinière. Il est vrai que Jules Bois s'était
lié avec Samuel Lidell Mathers dit
Mac Gregor (1854-1918), un des fondateurs,
en 1888, de " L'Ordre Hermétique de L'Aube Dorée
" (the Hermetic Order of the Golden Dawn). Pour information, ce
dernier vivait à Paris depuis 1893 et avait installé une
branche continentale de l'Ordre qui fut consacrée le 6 janvier
1894 sous le nom
d' " Ahathöor n°7 " (nom légèrement
déformé se rapportant à la déesse égyptienne
Athor (1)) .
En parallèle, le célèbre astronome Camille
Flammarion invite l'étonnante et célèbre
médium italienne Eusapia Palladino
(1854-1918). Il est vrai que le célèbre professeur napolitain
Ercole Chiaia (18 ?-1905) l'avait pris
en main pour ensuite lancer à la face du monde savant une retentissante
lettre publique de défi afin d'examiner les surprenantes prouesses
de sa protégée. Dans le salon de Camille
Flammarion on y relevait ainsi la présence de Jules Bois,
d'Adolphe Brisson, du colonel Albert
de Rochas (1837-1914), de Charles Richet
(1850-1935), de Gaston Méry (1866-1909),
de Jules Claretie (1840-1913), de Gabriel
Delanne (1857-1926), de Gustave Le Bon
(1841-1931), de Victorien Sardou (1831-1908)
En été 1900, Jules Bois reçoit le Swami
Vivekananda et l'héberge dans son modeste appartement,
sis rue Gazan près du parc " Montsouris ". Le 24 octobre
de la même année, ce dernier embarque pour l'Inde. L'accompagnaient
Jules Bois, Emma Calvé, Miss Joséphine
McLéod, l'ancien carme Hyacinthe
Loyson (1827-1912) et son épouse américaine. A
Alexandrie, Emma Calvé regagne,
en compagnie de Joséphine, Paris
; les " Loyson " se dirigent
en Palestine, et Bois continue seul jusqu'en Inde, sans Vivekananda
qui avait précédemment délaissé le groupe
pour regagner en toute hâte son pays.
En Inde, Jules Bois retrouve Vivekananda
et visite ensuite le nord du pays, où il finit par rejeter définitivement
l'enseignement de l'Orient pour se convertir à la religion catholique,
avant de tomber gravement malade et d'être sauvé in extremis
par un de ses compatriotes.
A Bombay, Jules Bois embarque sur un paquebot pour revenir à
sa chère patrie, celle qui lui a tant manqué. Chemin faisant
il fait une halte au Vatican où il est reçu en audience
privée chez le pape Léon XIII.
Fin juin 1901, Bois est à Paris où l'attend un abondant
courrier.
Il reprend ses activités littéraires et sort Le
Monde Invisible (1902) dans lequel il étrille plus ou
moins, selon le cas, les occultistes ; sans doute une façon de
tirer un trait sur ce en quoi il ne croit plus. Cet ouvrage, qui sera
préfacé d'une lettre de Sully-Prudhomme
(1839-1907), précède un autre livre de son cru, L'Au-delà
et les forces inconnues (1902) qui sera dédié à
ses lecteurs et correspondants du journal Le Matin
. L'année suivante, Jules Bois fait paraître Les
visions de l'Inde (1903) qui raconte les péripéties
de son voyage.
En 1905 Jules Bois entame sa son longue collaboration dans Les
Annales Politiques et Littéraires d'Adolphe
Brisson (1860-1925). Ce dernier le charge de la " Revue
des Livres " : " Je vous confie les romans. C'est vous qui
les analyserez, les discuterez ici ".
Le 16 février 1906, Jules Bois est fait, au titre du Ministère
de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes, " Chevalier
de la Légion d'Honneur ". En 1907, année dense et
marquante en événements de toutes sortes pour Jules Bois,
il perd son grand ami Huysmans, est pris
à parti, avec Camille Erlanger (1863-1919),
par Charles Maurras (1868-1952), intègre
la Société des Gens de lettres de France où il
rejoint son ami Maurice Leblanc (1864-1941)
, puis se lie avec Marie-Anne L'Heureux
et fait paraître par ailleurs son Miracle Moderne.
En 1908, il préface Le Diable en cellule
de Léonce de Larmandie (1851-1921)
et livre Le Vaisseau des Caresses, qui sera dédié
au peintre Albert Besnard (1849-1934).
En 1910 il écrit L'Humanité divine.
L'année suivante, un ouvrage posthume du Dr Emille
Mauchamp voit le jour, La Sorcellerie au Maroc,
avec en prime une longue étude de Jules Bois sur l'auteur et
son uvre. Ce n'est pas rien lorsque l'on sait qu'Emile
Mauchamp fut à la une de tous les journaux français
de l'époque, puisque ce médecin du gouvernement à
Marrakech fut, à la veille du protectorat du gouvernement français,
assassiné en 1907.
L'année suivante, il part en Belgique pour interviewer le guérisseur
Henry Jacob, dit le Zouave
Jacob (1828-19 ?). Parallèlement, il fait publier à
la Librairie des Annales Politiques et Littéraires Le
Couple Futur (1912), un ouvrage qui finalise les conceptions
féministes d'antan de Jules Bois et dédié : "
A la jeunesse qui étudie, qui pense et qui travaille, A tous
ceux et à toutes celles qui seront la France de Demain ".
En 1913, outre ses deux autres publications, L'amour
doux et cruel (1913) et L'Eternel retour (1914)
dédié à Gaston de Pawlowski,
sans omettre sa préface écrite en 1913 dans l'ouvrage
de Léon Abensour, Le
Féminisme sous le règne de Louis-Philippe en 1848,
Jules Bois s'engage, avec son ami Henri Bergson
(1859-1941), dans la voie de la diplomatie.
Au début de l'année 1915, Jules Bois est envoyé
en mission diplomatique en Espagne. Dans son long article, consigné
dans La Revue hebdomadaire du 6 mars 1915, et
intitulé "L'Espagne et la guerre", il conclut que :
" L'Espagne est neutre, c'est une neutralité expectante
Ne
soyons pas trop exigeants ; au point de vue français nous n'avons
pas à demander à l'Espagne autre chose qu'une neutralité
cordiale
".
Courant mai 1915, Jules Bois est envoyé aux Etats-Unis par le
directeur du Journal Charles
Humbert pour couvrir la Foire de San Francisco ; une activité
qui devait curieusement le retenir durant le reste de sa vie sur le
sol américain. En fait, nous savons qu'il fut envoyé en
mission officieuse (bons offices et propagande) par le gouvernement
de Raymond Poincaré (1860-1934),
un personnage élu depuis 1913 à la présidence de
la République mais aussi une vieille connaissance de Jules Bois
(on se rappelle "la Prophétie d'Antigone" que Bois
dédia à Poincaré dans
son Humanité divine).
Désormais on a du mal à suivre sa trace, et sa disparition
suscite dans les milieux littéraires bien des interrogations.
Jules Bois doit même en 1922 démentir une rumeur qui le
tenait pour mort. En 1925, le journaliste et romancier Félix
Champsaur (1858-1934) se demandait encore ce que Bois devenait,
en dépit de quelques nouvelles données dans le quotidien
Comoedia du 14 septembre 1923 et qui annonçaient
qu'il habitait New-York, était en bonne santé, s'occupait
de cinéma, de littérature, de théâtre, de
conférences, de psychisme et que ses ouvrages se vendaient fort
bien. Il faudra attendre 1927, trois après sa publication à
Chicago, Essay on Democraty, A
propos of fifteen hundred years of Europe (1924), pour qu'un
article de mise au point intervienne dans la Revue Mondiale,
date à laquelle Jules Bois revient momentanément en France.
Dans cet article, intitulé "Un fidèle Missionnaire
de la France", on y fit l'éloge de son propagandisme zélé
et de son patriotisme envers la France.
Il repart en 1928, après avoir écrit dans La
Revue Mondiale plusieurs articles, "La Philosophie de l'Espérance",
"Le Surconscient et l'Afflatus" et "Les dangers individuels
et sociaux du Freudisme". Aux Etats-Unis donc, où il est
utile de mentionner que l'agent de renseignement Jules Bois demandait
à Poincaré une voie pour
faire parvenir des documents autrement que par la valise, il représente
en 1929 la France au Neuvième Congrès International de
Psychologie à Yale University. Le 1er août de la même
année, Jules Bois est, au titre du Ministère des Affaires
Etrangères, promu Officier de la Légion d'Honneur (une
distinction sous forme de rosette que son ami Aristide
Briand lui décerna). En parallèle, il cherche à
faire connaître les idées et les uvres de J.-K.
Huysmans à la " Mac Dowel Colony ", une association
d'artistes, de philosophes ou de poètes, qui s'était créée
dans les années vingt afin d'accueillir des influences européennes.
Tout en collaborant à des journaux, The Commonweal,
Atlantic Monthy, New York Magazine,
Jules Bois est en 1939 rédacteur en chef de la revue franco-américaine,
Le Messager de New-York. Par ailleurs il reçoit,
pour s'être dévoué corps et âme pour l'expansion
de la religion catholique et en faveur de son Eminence Mgr
Maglione, une lettre d'encouragement de l'Archevêché
de Paris, en l'occurrence du Cardinal Jean Verdier
(1864-1940).
Malade, Jules Bois se consacre pourtant à un ouvrage qui ne verra,
hélas, jamais le jour et qui devait s'intitulé La
psychologie des Saints ; en effet, un cancer devait l'emporter
le 2 juillet 1943 à l'hôpital français de New-York.
Le service funèbre aura lieu le 5 juillet à Corpus Christi
Church, 529 West 121st Street.
(1)-
Cependant, dit-on, il finit par demander l'entrée du temple "
Ahathoör " où il y fut reçu néophyte
et avec pour devise mystique Poeta vates. Toutefois, Jules Bois s'en
désintéressera rapidement. Voir les motifs évoqués
in Jules Bois (1868-1943) le reporter de l'occultisme,
le poète et féministe de la belle époque,
Ed. Arqa, 2004.
uvres
de Jules Bois
-
Il ne faut pas mourir (dialogue), 1891.
- Les Noces de Sathan, drame ésotérique,
Chamuel, Paris,1892.
- Les Petites Religions de Paris, Léon
Chailley, Paris, 1894.
- La Porte Héroïque du Ciel, (pièces
de théâtre, drame ésotérique), Librairie
de l'Art Indépendant, Paris, 1894.
- L'Eternelle Poupée, Paul Ollendorff,
Paris, 1894
- Le Satanisme et la Magie, préface de
Joris-Karl Huysmans, Chailley, Paris, 1895.
- L'Eve Nouvelle, Léon Chailley, Paris,
1896.
- La Douleur d'Aimer, Ollendorff, Paris, 1896.
- La Femme Inquiète, Ollendorff, Paris,
1897.
- Une Morale pour les deux sexes, brochure, 1899.
- Une Nouvelle Douleur, préface de Marcel
Prévost, Ollendorff, Paris, 1900.
- Le Mystère de la Volupté, Ollendorff,
Paris, 1901.
- Le Monde Invisible, lettre de Sully-Prudhomme,
Ernest Flammarion Editeur, Paris, 1902.
- L'Au-delà et les Forces Inconnues, Opinion de
l'élite sur le Mystère, Lettre préface de
Jean Izoulet, Ollendorff, Paris, 1902.
- Visions de l'Inde, Société d'éditions
littéraires et artistiques, Ollendorff, Paris, 1903.
- Hippolyte Couronné, préface d'Emile
Faguet et un portrait frontispice de l'auteur par Albert Besnard, drame
antique en quatre actes en vers, Librairie Charpentier et Fasquelle,
Paris, 1904.
- Le Miracle Moderne, Ollendorff, Paris, 1907.
- Le Vaisseau des Caresses, Eugène Fasquelle,
Paris, 1908.
- Le Nouveau Faublas, n.d., Paris, La librairie
mondiale.
- L'Humanité Divine, Fasquelle, Paris,
1910.
- Le Couple Futur, Librairie des Annales Politiques
et Littéraires, Paris, 1912.
- L'Amour doux et Cruel, nouvelles, 1913.
- L'Eternel retour, Eugène Fasquelle, Paris,
1914.
- Essai on Democraty, A propos of fifteen hundred years
of Europe, Ed. O'Donnel, Chicago, 1924.
Ouvrages
de Jules Bois annoncés et non publiés
-Le
Commerce amoureux des sages avec les Dames et les Demoiselles des Eléments
-La Clef de la Magie pratique
-Le Testament d'un occultiste
-Les Cryptes de l'Ame
-La Névrose
-La Vallée de Campan ou l'immortalité de
l'âme
-La Citoyenne
-Psappha
-L'Amazone domptée
Préface
ou étude de Jules Bois
-
Le Diable en cellule, journal intime d'une convertie,
comte Léonce de Larmandie, E. Sansot, Paris,
1908.
- La Sorcellerie au Maroc, Emile
Mauchamp, Dorbon-Aîné, Paris, 1911.
- Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe
et en 1848, Léon Abensour, Plon-Nourrit, Paris, 1913
- Anticipations à une morale du risque, essai
sur la malléabilité du monde, Noël Vesper,
Paris, 1914.
Source
pour la biographie sur Jules Bois
-Dominique
Dubois, Jules Bois (1868-1943), le reporter de l'occultisme, le poète
et le féministe de la belle époque, Arqa Editions, mai
2004.
-Dominique Dubois, Rennes-le-Château, l'occultisme et les Sociétés
secrètes, Editions il du Sphinx, décembre 2005.
(Prix Bérenger Saunière 2006).
© Dominique Dubois